31 Octobre 2010
J'ai fuis dans la chambre, je suis à terre, anéanti, pas de souffle, j'étouffe, j'arrive pourtant à respirer mais trop vite, pas assez profondément, l'oxygène n'a pas le temps d'arriver à mes poumons que déjà je l'expulse, et tes mots prononcés 2 minutes avant dans le salon résonnent dans ma tête "Je ne t'aime plus, ne me demande pas pourquoi je n'en sais rien"...Je vais mourir là, à quatre pattes, d'une crise d'angoisse juste parce que mon corps n'arrive plus à exercer correctement le plus élémentaire des réflexes: respirer ...mourir, après tout, pourquoi pas ça semble si simple...Puis je reprend le dessus, pas par envie, mais tout simplement parce que mon corps et mon esprit ont du trouver assez désagréable -ou trop rapide- de s'auto-détruire de la sorte; retrouve un rythme respiratoire acceptable, roule sur le coté et pleure toutes les larmes de mon corps.
4 mois plus tard
J'ai parcouru du chemin depuis, même si la route est plus longue que je ne l'aurais pensé et je n'ai pour ainsi dire plus pleuré, appris à sentir venir les crises d'angoisses, appris à les maîtriser avant qu'elles ne surviennent pour ne les réduire qu'à l'état de souvenirs.... En contrepartie je suis de plus en plus hyper-émotif, les larmes me montent aux yeux pour un rien, mais ne coulent pas, jamais. Les pleurs sont pourtant une réaction humaine, saine, permettant d'évacuer un trop plein émotionnel ou nerveux .J'aurais tant besoin de cet exutoire.
Beaucoup de tensions, de nervosité, de stress se sont accumulées ces derniers temps et ma nature anxieuse n'arrange rien, je n'ai aucune colère, j'encaisse sans broncher au delà des limites.Mes nerfs et mes muscles se contractent au point de me déplacer des vertèbres , des côtes, somatisation exacerbée, il me faut mes 5 grammes quotidiens de Paracétamol automédiqués pour arriver à supporter les douleurs de mon corps qui crie "stop".
J'ai tout essayé, rouvert les cicatrices de mon coeur d'une main tremblante avec un scalpel émoussé, ressassé des souvenirs, déballé un carton plein de choses du passé, tranché des oignons pour amorcer un semblant de larmes..rien..aucun effet si ce n'est un torticolis et des lombaires en vrac..
Mon médecin voulait me prescrire des anti-dépresseurs: "prenez du Stablon pendant un an, pour atténuer l'anxiété", je n'en veut pas, je ne veux pas de molécules pour me détendre, je ne veux pas d'addiction supplémentaire, je voudrais juste pleurer, sentir toutes forces me quitter, sentir mes jambes se dérober, m'écrouler et pleurer longuement, tout laisser tomber, oublier ma pseudo dignité , arrêter de me battre, profiter un instant de cette trêve, m'abandonner totalement puis ressentir cette vague libératrice, apaisante qui fait juste lâcher prise, qui ne résout aucun problème, qui ne panse aucune plaies de l'âme, mais qui les lave, tout simplement.